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  • Writer's pictureBrigitte DREVILLON

Camaret, Sentinelle de la Rade brestoise


Article du Magazine Détour en France de Mai 2015 (Texte de Dominique LE BRUN)

A l'extréminté de la presqu'île de Crozon, l'anse de Camaret offre depuis toujours une escale idéale aux navigateurs qui contournent la penisule armoricaine.

Tandis que la proximité du goulet de Brest en fit, aux temps de la voile, le mouillage où l'on attendait les vents favorables pour une grande traversée, à l'abri de la tour Vauban et sousla protection de Notre-Dame-de-Rocamadour.


Une tour, un poste de

garde, une batterie

avec un four à boulet

placés en avant-poste sur le sillon de Camaret: La Tour Vauban. -

qui n'était pas encore achevée- est l'héroïne de la bataille de Trez-Rouz du 18 juin 1964. Exposée aux élements depuis plus de 300 ans, la tour bénéficie d'une vaste campagne de sauvegarde.

Emmanuel Berthier - hemis.fr - Détour en France

Incroyable décor! Niché au pied de la falaise, abrité par un tombolo formé par le jeu des courants et de la houle, le port de Camaret se tient sous la garde d'une massive chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Rocamadour, et d'un fort que son crépi rose rend visible à des kilomètres de distance. Côté bassin, échouées côte à côte sur le sillon, quelques coques de langoustiers, en bois, carrière achevée, rappellent que Camaret fut un des plus importants ports de pêche breton. Entre les abers au nord, et la pointe de Penmarc'h au sud, c'était le plus facile d'accès, le mieux abrité, le plus vaste.

LA FUITE DES POISSONS D'ARGENT

Jusqu'au début du XXème siècle, quand la sardine pullulait encore le long des côtes, Camaret armait une imposante flotille de chaloupe.

Lorsque - on ne sait toujours pour quelle raison- les bancs de petits poissons d'argent migrèrent vers d'autres eaux, les Camaretois traquèrent le thon, et surtout la langouste aux Îles Scilly, en Irlande, au Portugal, au Maroc, jusqu'en Mauritanie! Aujourd'hui, surpêche et quotas obligent, Camaret se réoriente. Là où les langoustiers se tenaient au mouillage, on a installé des pontons pour bateaux de plaisance.


Dans la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour en pierre jaune de Logonna, des maquettes de bateaux sont suspendues au plafond et des objets marins ornent les murs.

Elle est sur le point de départ, chaque premier dimanche de septembre, d'un pardon pour honorer la mémoire des marins péris en mer.

DES HISTOIRES SINGULIERES

Quant à la Tour Vauban et à la Chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, leur histoire est singulière.

La "Tour dorée", ainsi que Vauban l'appelait parce que son crépi à base de brique pilée lui donnait un teint éclatant, n'avait pas pour mission de protéger Camaret. En effet, si le brillant stratège avait fortifié le goulet de Brest de façon à vouer à l'échec toute attaque par la mer, le grand port militaire du royaume se trouvait vulnérable par la terre. Et Camaret offrait une anse parfaitement abritée pour le débarquement d'un corps armé. Lequel n'aurait plus qu'à prendre à revers les batteries qui protégeaient la rive sud du goulet, rendant dès lors possible une attaque massive par la mer. Il avait raison, le 18 juin 1694, une flotte anglo-hollandaise attaqua , mais sous le feu de la batterie, elle fut déaite en moins de trois heures. Il n'y eut plus jamais d'attaque. Et Notre-Dame-de-Rocamadour ... comment s'explique cette dévotion bretonne à une culte du Quercy? Il s'agit en fait d'une francisation malheureuse d'un nom breton.L'expression bretonne "rocamadour" se traduirait par "rocher du milieu". Et c'est bien le cas, puisque le sillon de Camaret s'est formé entre une île, située au milieu de la baie, et la terre.


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